Les observations effectuées sur prélèvements des derniers jours, en particulier sur les sarcelles d'hiver sont assez unanimes sur la faiblesse d'oiseaux qui se retrouvent coincées dans des zones de stationnement couvertes par la neige et la glace, en particulier dans les grandes réserves belges et néerlandaises. Sans être critique, la situation météorologique est pénalisante pour les espèces dont le régime alimentaire dépend de la disponibilité des eaux peu profondes des mares et des marais... sous dix centimètres de neige, l'accès aux les ressources est quasi impossible pour les plus petits et les plus granivores des canards: des sarcelles d'hiver prélevées il y a quelques jours auraient une masse graisseuse inférieure de moitié à la la masse moyenne de leurs congénères et leurs boyaux sont désespérément vides...
Principe de précaution oblige, l'arrêté de fermeture temporaire de la chasse qu'avait pris la Préfecture du Nord en début de semaine est étendu dans sa durée (portée au 18 janvier) et son effet, puisqu'en plus des limicoles, les alouettes, les turdidés et tous les canards sont désormais interdits à la chasse. On peut regretter qu'une fois de plus, notre capacité à différencier les espèces - en particulier de nuit - n'ait pas été reconnue, et que pour protéger les sarcelles, des espèces moins sensibles au froid, comme les siffleurs aient été inclues dans l'arrêté de fermeture. En tout état de cause, cette démarche de bon sens mérite d'être saluée et encouragée par un comportement exemplaire de notre part : jouer le jeu est indispensable, pour éviter de passer une fois de plus pour les mauvais élèves de la gestion des espaces et des espèces.
Concrètement, seules les oies restent chassables, une preuve de plus que les pouvoirs publics reconnaissent l'excellente dynamique démographique des anséridés, et le risque très limité que fait peser la chasse sur leurs effectifs.
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