Il existe au moins deux lectures possibles du bilan de la mission conduite par Jérôme Bignon aux Pays-Bas: la notre, qui plaide l'évidence et l'extension des dates de chasse des oies comme réponse aux destructions massives qui sont conduites sur les populations de rieuses, de cendrées et de siffleurs... et il y a l'autre. Celle de la LPO, de FNE et du ROC, qui se trouvent dans une position pour le moins inconfortable, puisqu'il leur faut défendre la thèse selon laquelle ces espèces souffrent de la pression de la chasse, alors que tout prouve désormais le contraire. Voici donc le communiqué qu'a publié FNE hier, dont la mauvaise foi est totalement ahurissante: comment imaginer un débat contructif avec des gens qui arrivent à ce point à nier les évidences au nom de leurs positions viscéralement anti-chasse. Voici dans son intégralité la réponse à leur gêne, sous la plume de Thierry Delefosse pour le compte des FDC de l'Oise et de la Somme ainsi que de l'ANCGE.
Communiqué de presse
Qui ne dit mot consent : les « protecteurs » des oiseaux cautionnent le gazage des oies en Hollande !
Le communiqué de France Nature Environnement, de la LPO la Ligue ROC
Pas un mot sur les 109.000 oiseaux – 43.000 oies cendrées, 40.000 oies rieuses et 23.000 canards siffleurs – détruits en Hollande pendant l’automne / hiver. Pour mémoire, le prélèvement réalisé en France est inférieur à 20.000 oies par saison. On croit rêver.
Pas un mot sur les dizaines de milliers d’œufs détruits ensuite pour tenter de pallier l’explosion démographique des populations d’oies.
Pas un mot sur les oies en mue capturées pour être tuées au bâton ou gazées.
Pas un mot sur les engrillagements des secteurs des nids pour empêcher les oisons de se nourrir dans les près avoisinants, ce qui a pour effet de les faire mourir de faim.
Non, pas un mot sur tout cela – le fond du problème pourtant – mais un argumentaire douteux pour empêcher que les chasseurs français ne profitent de la bonne santé des populations pour tirer quelques oies en février.
Quant aux arguments employés, ils sont tout simplement risibles.
Ainsi, les oies rieuses et les canards siffleurs ne seraient pas des oiseaux migrateurs ?
Ainsi, les oies qui remontent vers le nord en passant par la France
Quant à la préconisation en guise de conclusion de « favoriser l’hivernage des oies en France » elle est d’un rare cynisme au vu de ce qui précède. Pourquoi donc ? Pour les gazer ? Plus sérieusement, si les oies nichent peu en France, ce n’est pas faute d’un réseau de réserves.
Les auteurs de ce communiqué perdent tout crédit. Manifestement, et cela n’est hélas pas nouveau, leur seul objectif est de « casser du chasseur », sans se soucier des oiseaux, victimes des aberrations d’une protection outrancière.
Pour les oies aussi, l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Contact : Thierry Delefosse
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