(crédit photo : SebduChnord - www.passion-oies.com)
A ouverture à tiroirs, fermeture à tiroirs. C'est du moins ce qui semble se profiler à l'horizon du 31 janvier, où certaines espèces devraient connaître le début de leur trève printanière quand d'autres resteront chassables jusqu'au 10 février. Et si le Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage a rendu un avis favorable concernant la prolongation des dates de chasse, l'arrêté du MEDDAD attendu depuis deux jours n'est toujours pas sorti. Et le texte devra encore résister aux attaques promises par les associations anti-chasse avant que la nouvelle formule ne soit gravée dans le marbre.
Le schéma théorique est le suivant :
- Fermeture au 31 janvier : colvert, chipeau, vanneau, huîtrier pie, pluvier doré, pluvier argenté & barge à queue noire.
- Fermeture au 10 février : toutes les autres espèces de canards, toutes les autres espèces de limicoles et les oies.
Faut-il s'en réjouir? Faut-il en pleurer? L'incohérence du débat et le rapport distant qu'il entretient avec les données scientifique les plus consensuelles ne cesse de me surprendre... tout comme me surprend l'énergie dépensée par l'ANCGE à se battre pour l'extension de la période de chasse et à mettre systématiquement de côté la question de la protection des zones humides dans le coeur de ses batailles.
Ci-dessous, le texte du dernier communiqué de l'ANCGE.
Chasse du gibier d’eau : Borloo remet en cause les engagements présidentiels
La fermeture de la chasse du gibier d’eau approche, trop vite au goût de certains, pas assez au goût des autres.
Tous ont en tête les promesses du candidat SARKOZY : accorder 10 jours supplémentaires de chasse du gibier d’eau en se fondant sur les données scientifiques, sur la position de la Commission européenne et sur l’évolution de celle du Conseil d’Etat.
Des arguments vrais, solides, incontestables mis en avant par l’ANCGE, Association Nationale des Chasseurs de Gibier d’Eau, et jamais mis en œuvre jusqu’alors.
Les chasseurs ont applaudi et beaucoup ont voté SARKOZY ; les anti-chasse ont fait la grimace et voté, comme à l’accoutumée, pour le camp d’en face. Classique.
L’heure est maintenant venue de tenir les promesses faites aux chasseurs.
La consigne semble avoir été donnée, du saint des saints, de mettre en œuvre ces 10 jours supplémentaires de chasse, légitimés et justifiés.
Bien sûr, les anti renaclent, grenouillent et magouillent. Ils le font d’autant plus qu’ils ont l’oreille de M. BORLOO, actuel ministre de la chasse. BORLOO, qui rime avec LPO, s’enrhume quand celle-ci tousse. A trop la fréquenter certainement.
Toujours est-il qu’aujourd’hui, après avoir présenté officiellement un texte qui constituait une réelle avancée, un premier pas en direction des chasseurs de gibier d’eau, conforme aux promesses présidentielles, le ministère du développement durable piétine et tergiverse.
M. BORLOO aurait non seulement bloqué ce texte mais l’aurait aussi vidé de sa substance. Jusqu’à rendre sa publication inutile peut-on même entendre dire. A quoi bon, en effet, signer et publier un texte qui n’apporte rien par rapport à la situation antérieure.
L’Association Nationale des Chasseurs de Gibier d’Eau, très choquée par cette attitude, ne peut que déplorer et dénoncer l’inadmissible chaos ainsi créé.
Un homme seul, désigné de justesse, après les maladresses et faiblesses qu’on lui connaît, se permet de prendre le contre-pied de son Président, celui-là même qui l’a choisi. De contredire le résultat d’un travail collectif de plusieurs mois. De ne pas tenir compte de la position de la Commission européenne et de l’évolution du Conseil d’Etat. De refuser à tous les chasseurs de gibier d’eau de France ce que le bon sens, le droit et les données scientifiques permettent de leur accorder.
Qu’est ce donc que ce ministre pollué par ses fréquentations douteuses qui entend, de sa seule autorité, s’opposer à une légitimité réelle au profit d’une minorité de plus en plus contestée ?
Qu’est ce donc que ce ministre qui a opté pour un camp, celui des anti-chasse, et n’écoute que leur bon vouloir ?
L’ANCGE le dit haut et fort : C’est tout simplement inacceptable. Il faut que cela change. Et s’il faut changer de ministre pour cela, qu’on le fasse vite.
Dans cette attente, si jamais M. BORLOO continuait à se montrer incapable de respecter la parole présidentielle, l’ANCGE appellerait les chasseurs de gibier d’eau de France à le faire.
Quant à la capacité des instances sauvaginières à mobiliser leurs troupes sur des sujets vraiment importants, comme celui des appelants l'automne dernier, les habitants du 7ème arrondissement de Paris ne se souviennent déjà plus d'un aimable rassemblement de chanteuse place Vauban. Alors les menances de mobilisation générale ne devraient guère faire avancer les choses... choisir le partenariat écologique plutôt que la confrontation, pourrait sans doute faire tomber bien des barrières.
Et si je ressors mon fusil en février, ce sera pour chasser les oies.
Les commentaires récents