L'ouverture générale aidant à élargir les horizons cynégétiques, les munitions de substitution font à nouveau leur apparition chez les armuriers... pour nourrir les histoires qu'on se raconte de hutte en hutte les soirs de bredouille. En voici une...
ysAprès quelques semaines d'infortune, à essuyer les sourires narquois d'armuriers de quatre ou cinq départements pour rendre ma cartouchière conforme aux exigences de la réglementation sur l'interdiction du plomb dans les zones humides, j'ai fini par trouver ma part du Graal hier après-midi. Deux boîtes d'Eley Alphamax Bismuth (36g) gonflées à l'inflation et payées à prix d'or - 2€ l'unité aujourd'hui, contre 0,86€ à l'époque de l'étude comparative d'Antoine et Reynald - constituent l'essentiel d'une razzia automnale menée chez Décathlon à Beauvais.
Vingt-quatre heures plus tard, quatre colverts en formation d'approche me donnent l'occasion de tester ces munitions. Un tir à une trentaine de mètre a toutes les apparences de la réussite : le troisième canard semble tué net, et la masse inerte qu'il forme sur l'eau ne laisse guère de doutes sur l'efficacité de cette alternative écologique au plomb.
Heureux de ce tir, je quitte l'affût pour aller chercher le colvert qui relève la tête, bat des ailes et prend un envol parfait, rapide et moqueur. L'oiseau, pour reprendre le vent passe à une vingtaine de mètres au-dessus de moi, et les deux cartouches que j'épuise pour le rattraper n'y feront rien... le canard poursuit son vol rectiligne vers des cieux plus cléments.
S'il vous arrive de trouver que le chant des canes dans la nuit ressemble à un rire sarcastique, dites vous que c'est celui d'un maillard qui raconte à d'autres une histoire de marais, de bismuth et d'incrédulité.
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