Le hasard fait souvent bien les choses, et en ce qui me concerne il a pris la forme d'une invitation à donner des cours auprès des étudiants de l'Ecole de Management de Normandie au Havre à quelques kilomètres d'un haut lieu de la chasse au gibier d'eau. L'occasion était trop belle pour ne pas la mettre à profit pour découvrir la Baie de Seine.
J'ai quitté Paris à l'aube et j'étais presque surpris d'arriver si vite aux portes du Marais Vernier, une ancienne boucle de la Seine dont l'assèchement progressif a laissé place à un paysage improbable, mélange de tourbières, de forêts denses et de prairies humides. A 8h00, j'avais une sorte d'éternité devant moi pour découvrir la Baie, et ma première pause était pour la réserve des Mannevilles, plus particulièrement pour une commune au nom à la fois poétique et prometteur, Sainte Opportune La Mare.
Première heureuse surprise de la journée en poussant la grille de l'observatoire construit par la fédération des chasseurs de l'Eure. L'ONCFS et les sauvaginiers locaux y gèrent, entre les contraintes inhérentes à une ZICO (Zone d'Importance Communautaire pour les Oiseaux) et ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Floristique, Faunistique) une extraordinaire réserve de chasse, la Grande Mare, en bonne intelligence avec les autres initiatives locales qui font des 4,500 ha du Marais Vernier un ilôt de nature préservée au milieu d'une zone pour le moins industrialisée.
Outre une centaine de foulques (bléries, judelles, gueutes?) familières et quelques colverts et six cendrées, une trentaine de souchets dormaient paisiblement au milieu de la mare rejoints par un beau voilier de 17 pilets. J'ai traîné là un peu de temps, juste content que la beauté soit d'un accès si facile et j'ai fini par prendre la direction de Tancarville et des marais de la Baie de Seine vers 9h30.
(J'étais mal équipé pour prendre de belles photos et rendre compte de l'esthétique de l'endroit, si vous êtes indulgent(s) vous aimerez peut-être ces images.)
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