Vous avez sans doute vu ce film sur la migration des oies, ou celui-là sur l'île aux Oiseaux dans le bassin d'Arcachon, ou encore celui-ci, dont le titre énigmatique, Octobre Bleu parle des chasses aux palombes, et tant d'autres documentaires diffusés sur Seasons qui ont en commun une écriture qui flirte avec la poésie, une caméra qui saisit les émotions mieux que des mots et qui dit à chaque plan la liaison intime qu'entretiennent les chasseurs avec la beauté du monde. On doit ces films à un réalisateur qui vient de rompre avec la discrétion qui le rendait si difficile à approcher en lançant son site, Patrick Glotin.
Ce sont en tout 33 films que Patrick Glotin a réalisés pour Seasons qui associent une rigueur absolue dans le contenu à une esthétique parfaite. La parole y est également distribuée entre tous ceux qui participent et qui témoignent des migrations : le cri des oies fait écho au discours des scientifiques, un journal intime parle d'un été sur l'île aux oiseaux, on voit une vallée vivre une année entière pour un passage de palombes de quelques heures, un père et son fils parlent de la sauvegarde des zones humides un fusil à la main avec la preuve de leur sincérité comme arrière plan.
Sincérité, le mot est lâché et il définit les films de Patrick Glotin comme l'état d'esprit du plus grand nombre d'entre nous. Ses documentaires pourraient sans doute servir de preuves à décharge dans le grand procès que ne manqueront pas d'instruire sans relâche ceux qui ignorent - un peu vite - la nécessaire complicité qui unit la chasse et l'écologie. On tue très peu d'oiseaux dans les films de Patrick Glotin, mais on y parle de chasse et de pêche sans arrêt. Et quand un coup de feu est tiré, il vient conclure un long moment d'intimité avec les limicoles, les oies, les canards et les palombes.
La chasse ne saurait se passer d'un sens de la beauté qui ignore les tableaux et exige que nous apprenions sans cesse à mieux connaître les oiseaux qui nous fascinent et les mileux que nous entretenons sans relâche. Les films dont il est question ici parlent de ça mieux que n'importe quel livre, et ils le font avec les méthodes les plus modernes : le pouvoir des images de Patrick Glotin est à la hauteur des proses sauvaginières les plus fécondes, comme celles du Comte de Valicourt et du Dr.Rocher. On passe en compagnie de l'Ile Sauvage ou de Sauvaginiers de Gironde, au pire un excellent moment... au mieux, on s'en inspire pour mieux parler de nos chasses.
J'arrête ici ce qui ressemble déjà trop à une hagiographie en vous invitant à encourager Patrick Glotin à poursuivre son oeuvre. Il m'avait écrit il y a quelques semaines quelques lignes au sujet des messages de ses (télé)spectateurs: "Vous imaginez mal, peut-être, à quel point vos mots sont un moteur pour aller plus loin..." Plus loin ? C'est tout le mal que je nous souhaite.
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